La dure vie d'un trader pour compte propre / boursicoteur

Rédigé par zetrader - - 4 commentaires
La dure vie d'un trader, cette histoire fictive n'est pas de moi mais je l'avais vu sur un forum et j'ai trouvé ça pas mal car elle traduit certaines réalités du trading avec humour.
C'est assez représentatif des erreurs que peuvent faire les particuliers en bourse, ce que peut donner une mauvaise appréhension des risques en bourse.
Cela illustre bien l'ambiance dans laquelle peut se trouver plongé un boursicoteur, le vécu possible de certaines expériences en bourse.
Voici cette lettre fictive d'un boursicoteur (négociateur ou trader pour compte propre) à ses parents :

" Chère maman, cher papa

Comme vous le savez, depuis que j’ai lamentablement raté par 3 fois ma licence en droit (c’était pourtant la moins difficile à obtenir) j’ai finalement décidé de ne pas travailler et d’utiliser les 1 million d’euros de l'héritage de mémé que vous avez bien voulu me donner de suite ! C’est très gentil à vous, je vous aime.

Je me suis finalement décidé à me lancer dans la plus grande activité de fainéant qui existe : vivre de la bourse et faire du « day trading » (cherchez pas dans le Larousse, ça n’y est pas) C’est très excitant et comme son nom l’indique on traîne toute la journée les yeux plantés sur un petit écran appelé ordinateur en tapotant sur des touches, le cul bien campé sur sa chaise (tu vois papa, toi qui me disait toujours que j’avais un postérieur de négresse, et bien maintenant j’ai un vrai derrière de bureaucrate tout plat et tout mou).

Je me suis donc jeté à fond dans ce nouvel univers passionnant où, grâce aux recommandations de types qui, comme moi sans doute, n’ont pas du briller en faculté et, faute de se retrouver directeur de banque, avocat célèbre ou chef d’entreprise (qui marche) sont aujourd’hui « journalistiques » (t’inquiètes pas maman, c’est un mot à moi..les copains comprendront..), j’ai réussi à ce jour, sans faire la fête avec des filles faciles, sans me cuiter les nuits dans les boites, sans fréquenter les plus grands restaurants de la ville, sans dépenser à tout va dans des voyages aux quatre coins du monde, sans mettre un sou dans de la drogue, ni d’essence dans la voiture que je n’ai pas (pour m’en servir que samedi et le dimanche, quel intérêt ?..), bref sans sortir de mon studio, j’ai tout de même réussi à dépenser en 18 mois la coquette somme de 500 000 euros. Soit déjà la moitié de l’héritage de mémé !

En tous cas, je ne dépense pas en nourriture : Le midi, juste un sandwich devant l’écran et le soir je n’ai plus très faim car quand tu as perdu 10 000 euros dans la journée, tu as une grosse boule dans la gorge. Heureusement que tu as toute la nuit pour réfléchir sur la manière infaillible de te refaire le lendemain.

Ah ! Le plus amusant : Impossible d’aller aux toilettes entre 14h 30 et 16 h00 le jour où il y a des statistiques américaines, c'est-à-dire, en gros, trois fois par semaine au moins.
Les seules statistiques qui comptent d’ailleurs, malgré que l’Europe fait tout pour attirer l’attention, mais alors là : tout le monde s’en fiche !

Mais je ne regrette rien car j’apprends beaucoup…à perdre vite et bien la petite fortune que notre belle famille avait amassée en trois générations.

Mais rassurez vous, cela va certainement s’améliorer car je viens de faire « ami – ami » avec les AT (non ! maman ne cherche pas, ce n’est pas non plus dans le Larousse..). Toutefois je me pose des questions depuis la semaine dernière car le débit des dépenses semble avoir augmenté : cela m’a coûté 100 000 euros de plus en 1 mois. Mais bon ! Je me dis que c’est le prix à payer pour apprendre.

Mon cher papa, comme je sais que tu es curieux de nature, tu souhaites certainement savoir ce qu’est une AT en bourse.
Et bien c’est un peu comme le tarot (ancien) mais au lieu de jolies figurines sur les cartes, il y a plein de traits ; mais attention ! Ils sont aussi en couleur comme sur les tarots.
C’est très utile. Et on t’explique que si une action monte, elle peut tout à fait continuer à monter, mais qu’il ne faut toutefois pas négliger le fait qu’elle peut tout aussi bien redescendre. C’est vraiment un système sans faille, un peu aussi comme la météo quoi !
Là, je suis scié, et je me dis que je regrette beaucoup de n’avoir pas fréquenté tous ces gens avant car aujourd’hui je serai peut être ministre.

Mais laissez moi vous raconter mes exploits boursiers au cours de ces 18, pardon 19 mois maintenant (cela va bien faire rire papa qui a perdu les trois quarts de ses économies avec Alstom et Vivendi ; et pépé qui s’est suicidé après le Krack d’Eurotunnel..)

En fait, non ! Je ne rentrerai pas dans des détails sordides, car j’ai utilisé jusqu’à maintenant des sortes d’actions à durée limité que vous ne connaissez pas (moi non plus d’ailleurs..) appelées « warrants » (oui maman, comme les gros lézards qui avalent les pauvres petites grenouilles innocentes. Ils ont bien choisi le nom, juste l’orthographe qui varie un peu, mais le résultat est le même).

Alors voilà, aujourd’hui il me reste environ 400 000 euros de mon héritage.
En fait pas vraiment car j’avais souscrit à l’augmentation de capital d’une très belle entreprise en informatique et conseil (c’est la partie « conseil » qui n’a pas du passer..) qui s’appelle (s’appelait ?!) Prologue : Un nom pourtant qui en impose, moderne, viril, moelleux, bref : presque intelligent ...
J’ai placé 200 000 euros dans cette belle société. Ils auront certainement servi à son patron pour changer sa Ferrari. J’espère qu’il l’aura choisi rouge, car j’aime bien le rouge : une couleur avec laquelle je me suis familiarisé au fil de mes évolutions boursières.

Cela m’a fait très plaisir de vous écrire, aujourd’hui dimanche car, comme vous le savez, en semaine impossible de vous téléphoner dans la journée qui a été si dure que le soir je n’ai plus la force (ni surtout le courage de vous appeler..)

Soyez pleinement rassurés, j’ai fait la connaissance d’un gars super via le net qui m’a conseillé d’investir dans les assurances et les ré – assurances. Voilà enfin la solution. J’y ai investi les 200 000 euros qui me restaient et ne suis pas du tout inquiet par les attentats, les séismes et les avions qui n’arrêtent pas de tomber.

Je vous embrasse très fort

Votre fils "

En vous souhaitant de meilleurs trades en bourse que cet héritier ;)

Pierre Aribaut - Zetrader

4 commentaires

#1  - un visiteur a dit :

mdr ! le pauvre gars tongue

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#2  - zetrader a dit :

@un visiteur :
claro c'est fictif mais à mon avis inspirée d'histoires vraies ^^

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#3  - nicolas a dit :

Tout ceci parait tellement vrai wink

En tous cas j'adore

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#4  - zetrader a dit :

@nicolas :
Hello Nicolas, en tout cas j'ai vu pas mal d'histoires qui y ressemblent, des gens moins riches que dans cette histoire fictive, mais qui ont bien cette tendance de joueur compulsif de casino ^^

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